UNDER THE SUN Elle l'appelle Renard. Il l'appelle Lolita.
LA HOULE
Lui, la glace, coule sous ses baisers. Et, toutes les fois qu'elle accapare ses lèvres, ses yeux restent ouverts. Le plaisir d'un homme plait à son regard. L'euphorie. Elle sourit. Enfin, son cœur le touche, ses mains le tiennent. Aux désirs rêvés se superposent ses baisers. Encore et encore. Elle appuie un peu plus sur sa bouche.
RAISON&SENTIMENTS
«
J'arrête. »
«
Tu arrêtes quoi ? »
«
Nous. »
Sa poitrine se soulève.
«
Pourquoi ? » s'étrangle t-elle. Devant sa bouche close, elle jette son corps vers lui, l'entoure de ses bras. Là, elle se décompose. Des larmes suintent de ses yeux. Les sanglots, la soulèvent. Soudain, elle lève la tête.
«
C'est à cause d'elle, pas vrai ?! »
L'évidence lui saute aux yeux. Il sourit, dégage la frange de son regard, attarde sa main sur ses joue.
«
Pourquoi tu agis toujours comme si tout ce qui vient de toi lui était dû ? » L'impulsion la mène à ses lèvres.
«
Reste... » souffle t-elle.
«
Je ne peux pas. »
Il se défait d'elle. Et il lui semble que, lui aussi, brûle.
LE VENT SE LÈVE
«
Va t-en, Belle. »
«
Sûrement pas. »
Elle remonte jusqu'à lui, barre son chemin.
«
Belle... »
Ses doigts agrippent son col, l'attirent. Sa bouche franchit la barrière de ses lèvres. Il recule. Elle avance. Il cède. Un mur met un terme à la valse de leur corps. Il suspend leur baiser, lui lance un regard suppliant. Un soupire désespéré, bombe son torse. Derechef, il l'embrasse. Du bout des lèvres. Furtivement.
«
Arrête. »
Il s'arrache à elle. L'abandonne.
Sur le lit, elles s'esclaffent. Les discussion futiles les animent, agitent leurs bras, écarquillent leurs yeux. L'une saute au sol, vole jusqu'à l'armoire, l'ouvre, décroche un cintre sur lequel pend une robe légère.
«
Qu'est-ce que t'en penses ? » demande Cendre en la plaquant sous son cou. Ses jambes, coquettement, se penchent à gauche, à droite, tournent.
«
Superbe. Mais... » commence Belle. Elle la rejoint, s'empare de l'étoffe. «
Elle mirait beaucoup mieux ! »
Sur ces mots, elle se sauve. Dans sa course, elle brandit triomphalement le linge au dessus de sa tête. Cendre se lance à sa poursuite. La voleuse entre dans le dressing. La porte se referme sur sa poursuiveuse.
«
Belle, ouvre. » chantonne t-elle en retenant un fou rire.
Aucune réponse.
«
Belle ? » répète t-elle en frappant.
La porte s'ouvre sur la femme vêtue de la précieuse robe.
«
Elle est parfaite ! » s'exclame t-elle en se mettant face au grand miroir à coté du lit. Pour l'admirer sous toutes les coutures, elle se dandine.
«
Elle te sied à merveille. » dut bien avouer Cendre.
«
Oh ! Prête-la moi ! » supplie Belle, les mains jointes sur sa poitrine. «
Je la porterai au lycée demain et te la rendrai en fin de journée. »
Cendre, soupire.
«
Oh ! Allez ! » gémit son amie.
«
D'accord. Mais ne l'abime pas hein. Je voudrais la mettre ce week-end. »
Elle lui saute dans les bras et l'accable de « merci ». Sur sa joue, elle y dépose un baiser.
La porte d'entée claque. Elles l'entendent.
«
Je reviens ! » glisse Belle en détalant.
«
Attends ! » soupire Cendre en s'élançant derrière elle. A nouveau souris et chat, elles dévalent le couloir et les escaliers. Mains croisées dans le dos, Belle se plante devant Épiphane, fraîchement arrivé.
«
De quoi j'ai l'air ? » demande t-elle avec entrain. Devant lui, elle irradie.
Cendre a perdu son sourire pour une mine réprobatrice et revêche.
«
Superbe. » commente l'adolescent. «
Cette robe te va à ravir. »
Flattée, au borde l'euphorie, elle baise sa joue. Il paraît déstabilisé, se racle la gorge, prétexte un rendez-vous et se sauve.
«
Si tu veux qu'on reste amie, arrête de lui faire les yeux doux, tu veux ? » La phrase cingle l'air.
«
Je croyais que tu le détestais ? »
«
C'est le cas. »
«
Alors, quel est le problème ? »
NB : de meilleures amies, elles sont passées ennemies.